Et maintenant ?

Mon coeur a mal. Il crie ma douleur, mon manque de ton affection. Il se serre dans ma poitrine, essaie de se faire tout petit pour ne pas laisser éclater cette douleur devenue trop pesante. Tu me manques. J'ai le coeur gros d'amour pour toi, mais que puis-je attendre de toi ? Rien. Et alors arrive le néant. Plus de transfert, soit... Mais reste l'amour. Cet amour qui me poignarde la poitrine, qui fait pleurer mes yeux, qui fait me sentir tellement seule, horriblement seule.
Je sais que je ne suis pas grand chose pour toi, que ta vie est faite sans moi. Alors pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi mes larmes ? Pourquoi l'envie, l'espoir de compter pour toi, d'exister à tes yeux ? Pourquoi ce désir si profond et si fort d'être dans tes bras, serrée tout contre toi, de laisser mon regard se noyer dans tes yeux, y lire un soupçon d'amour, de tendresse pour moi... ?
Je voudrais pouvoir te dire... mais les mots ne sortent pas... Même si la situation avec toi semble évoluer de façon sage et sereine, tu me fais comprendre par ton lourd silence que je n'existe pas. Ne pas exister pour toi m'est pénible et affreusement vide de sens dans ma vie. Le transfert me détruisait, l'amour continue de me détruire. Petit à petit... Alors je reprends mon épaisse carapace pour tenir le coup, et sourire, et rire, et danser... Mais rien n'est vrai. Tout est faux, déguisé. Je vis dans la frustration la plus complète depuis trop longtemps déjà. Comment faire ? Cela serait si simple si cet amour pour toi pouvait s'éteindre. Sans faire de mal. Me redonner ma liberté.
J'ai cru, j'ai espéré que nous pourrions être des amis... Mais peut-être n'est-ce pas possible ? Peut-être n'en as tu pas envie ? Peut-être éprouves tu de la pitié à mon égard ? Peut-être te manque-t-il la force de me tourner le dos pour ta tranquillité ? Ou pour ta sécurité ? Est-ce que je te fais peur ? Est-ce que mes sentiments pour toi te font peur ? Sens-tu ta vie en péril à cause de moi ?
Les yeux levés vers le ciel, je regarde les étoiles. Les astres reçoivent ma douleur, mon appel, ma détresse. Regardes-tu les étoiles, toi aussi ? Reçois-tu leurs messages porteurs de toute mon affection pour toi ? J'ai tellement de tendresse à te donner. Et je voudrais tellement en recevoir de toi. Je sens cet amour en moi qui ne demande qu'à grandir et à vivre. Il prend tellement de place déjà...
J'ai beau cherché d'autres bras pour tromper mon corps, faire oublier à mon coeur. Mais rien n'y fait. Ces autres bras sont fades, inodores, incolores, transparents. Sans envie aucune, sans ressenti aucun.
La douleur, le désir et l'envie de toi grondent dans mes entrailles. Le manque de toi et l'amour étouffent ma poitrine. La frustration serre ma gorge.
Entends-moi...

Nicole Fabre " Au miroir des rêves "

Le problème de l'amour de transfert fait périodiquement surface dans les congrès et les écrits des psychanalystes.
Les études freudiennes en ont fait l'objet d'une rencontre et d'une publication dans laquelle paraît pour la première fois l'article qu'Octave Mannoni lui consacre :
" L'amour de transfert, c'est l'amour, simplement mal à propos. (...) La solution idéale, c'est-à-dire celle sur quoi il vaut mieux ne pas compter, c'est de faire servir l'amour de transfert à l'analyse. (...) La principale difficulté, si l'amour est réel, comment l'analyser, c'est-à-dire rester dans l'imaginaire ? (...) Je fais l'hypothèse que si l'analyste était convaincu du caractère imaginaire de ce qui se passe dans une séance comme au théâtre, s'il ne mettait jamais en avant sa réalité d'analyste, il ne serait jamais confronté à un amour de transfert. "

Quant à moi, je ne suis pas sûre que, même convaincu du caractère imaginaire ou du caractère de jeu et de re-jeu de la séance ou des successions de séances, l'analyste ne saurait être confronté à un amour de transfert. Même si, et peut-être parce que, " L'amour de transfert, c'est l'amour ".

André Gide n'écrit-il pas " Entre aimer et s'imaginer que l'on aime, quel dieu verrait la différence ? ", propos admirables de pertinence.

L'intensité des amours vécues avec des personnages imaginés et imaginaires est-elle bien différente des amours dans la vraie vie ?

Je n'arrive pas à le dire...

Image sublime de ton visage qui reste gravée dans ma mémoire. Image de paix et de douceur.
Comme au réveil d'un petit matin je t'ai regardé. Tu avais les yeux fermés. Que se passait-il dans ta tête ? La clarté faiblarde de la pièce illuminait ton visage. Tes traits étaient détendus et inspiraient à la douceur. Une douceur tendre, une douceur humble. Alors pourquoi avais-tu ce besoin profond de te poser juste un instant ? Quelques secondes d'une sensualité sans équivoque. Uniquement la beauté de ce que tu transmettais à ce moment précis. Je n'ai pas osé prendre le temps de te regarder plus longtemps. Peur de ne pas respecter ton repos, ta détente. Alors j'ai baissé les yeux et j'ai entendu ton souffle. J'ai ressenti ton inspiration profonde et ton long soupir, ton souffle retenu et fluet afin qu'il dure plus longtemps.
Que cette respiration te protège des mille et une pensées passionnées qui sont en moi, qu'elles ne t'atteignent pas.
Merci pour ce moment magique que tu m'as offert sans même le savoir. Presque un instant d'une tendre intimité, doux moment de bonheur, juste quelques secondes volées...
Pardon.
Envie de caresser ta peau, toucher ton visage, masser ton corps... centimètre par centimètre. Ressentir ton corps sous mes doigts. Prolonger l'instant qui nous appartiendrait. Sans fausse pudeur, sans geste déplacé. Juste parler avec des caresses, respirer avec de la tendresse.
Respirer ton corps, t'apporter de la douceur, de la paix.
Aide-moi.

Un début à tout...



Premier essai... Une photo par ci, du texte par là

Je ne sais pas vraiment comment cela fonctionne... Mais "Rêveries" va me l'apprendre...