Nicole Fabre " Au miroir des rêves "

Le problème de l'amour de transfert fait périodiquement surface dans les congrès et les écrits des psychanalystes.
Les études freudiennes en ont fait l'objet d'une rencontre et d'une publication dans laquelle paraît pour la première fois l'article qu'Octave Mannoni lui consacre :
" L'amour de transfert, c'est l'amour, simplement mal à propos. (...) La solution idéale, c'est-à-dire celle sur quoi il vaut mieux ne pas compter, c'est de faire servir l'amour de transfert à l'analyse. (...) La principale difficulté, si l'amour est réel, comment l'analyser, c'est-à-dire rester dans l'imaginaire ? (...) Je fais l'hypothèse que si l'analyste était convaincu du caractère imaginaire de ce qui se passe dans une séance comme au théâtre, s'il ne mettait jamais en avant sa réalité d'analyste, il ne serait jamais confronté à un amour de transfert. "

Quant à moi, je ne suis pas sûre que, même convaincu du caractère imaginaire ou du caractère de jeu et de re-jeu de la séance ou des successions de séances, l'analyste ne saurait être confronté à un amour de transfert. Même si, et peut-être parce que, " L'amour de transfert, c'est l'amour ".

André Gide n'écrit-il pas " Entre aimer et s'imaginer que l'on aime, quel dieu verrait la différence ? ", propos admirables de pertinence.

L'intensité des amours vécues avec des personnages imaginés et imaginaires est-elle bien différente des amours dans la vraie vie ?

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